VERS UN TROISIÈME PÔLE MONDIAL DE L’IA : L’EUROPE AFFIRME SON MODÈLE INDUSTRIEL
L’entrée d’ASML au capital de Mistral marque un tournant pour l’IA européenne. L’alliance entre industrie et technologie pourrait donner naissance à un modèle souverain et compétitif.
Une alliance stratégique pour la souveraineté technologique
L’entrée du groupe néerlandais ASML au capital de Mistral, pépite française de l’intelligence artificielle, bouleverse le paysage européen de la tech.
Ce rapprochement scelle une ambition : faire émerger une IA industrielle européenne, capable d’allier puissance logicielle et autonomie matérielle.
« En combinant semi-conducteurs et modèles de langage, l’Europe invente une IA ancrée dans son tissu industriel », souligne l’auteure, Imène Kabouya, experte en cloud et data.
Sortir de la dépendance aux géants américains
L’IA européenne s’émancipe du modèle imposé par les hyperscalers américains, qui concentrent les infrastructures et les données.
Avec la coopération ASML–Mistral, l’intelligence artificielle retrouve sa place au cœur des usines, des laboratoires et des réseaux critiques.
Ce changement de paradigme favorise une approche de coproduction entre industriels et éditeurs d’IA, offrant plus de contrôle, de sécurité et d’adaptation aux besoins locaux.
Une IA souveraine et compétitive
Le partenariat entre Mistral et Outscale (filiale cloud de Dassault Systèmes) incarne cette vision : développer une IA souveraine et sécurisée, notamment pour la défense et les infrastructures vitales.
Les entreprises bénéficient déjà d’un avantage concurrentiel grâce à la transparence des modèles, à la réversibilité technologique et à la conformité avec l’AI Act.
L’Europe en route vers un « troisième pôle » mondial
Si l’Europe n’a pas encore atteint le niveau des États-Unis ou de la Chine, elle bâtit les fondations d’un troisième pôle mondial de l’IA.
L’alliance ASML–Mistral prouve qu’en conjuguant innovation et souveraineté, le continent peut proposer une voie originale : celle d’une intelligence artificielle éthique, industrielle et autonome.
« L’Europe peut enfin conjuguer innovation et souveraineté », conclut l’auteure, appelant à transformer cette dynamique en politique industrielle durable.
