FRANCE: SÉBASTIEN LECORNU ENTAME DES NÉGOCIATIONS DE LA DERNIÈRE CHANCE
Le Premier ministre sortant Sébastien Lecornu a entamé ce mardi, au lendemain de la démission de son gouvernement, une série de négociations de 48 heures jugées par certains comme une « mission impossible ». Ces discussions, demandées par le président Emmanuel Macron, visent à définir une « plateforme d’action et de stabilité » pour le pays d’ici mercredi soir.
L’objectif est double : ressouder une coalition gouvernementale fissurée et désamorcer les menaces de censure brandies par l’ensemble des oppositions, qui réclament soit la dissolution de l’Assemblée nationale, soit un changement de cap radical.
Un contexte de crise aiguë au sommet de l’État :
* Coalition en crise : M. Lecornu, le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, doit composer avec des alliés échaudés. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal (Renaissance) a publiquement critiqué le Président, dont il ne comprend plus les décisions, l’accusant de vouloir « garder la main » au lieu de « partager le pouvoir » depuis la dissolution de 2024. Les Républicains (LR) réclament, eux, une clarification programmatique, le chef du parti, Bruno Retailleau, exigeant une rencontre bilatérale.
* Menace de dissolution : L’entourage d’Emmanuel Macron a indiqué que l’échec de ces tractations pourrait le conduire à prendre ses « responsabilités », laissant planer la menace d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée.
L’opposition maintient la pression :
* Rassemblement national (RN) et alliés : Marine Le Pen et Eric Ciotti ont fixé le cap : ils « censureront systématiquement tout gouvernement » tant qu’une dissolution ou la démission du Président n’aura pas eu lieu.
* La Gauche dispersée : Malgré l’appel des Écologistes à une réunion, la gauche reste divisée. Le Parti socialiste (PS) refuse de participer à un rassemblement en présence de La France Insoumise (LFI), réclamant un « changement de cap » à Matignon, potentiellement l’arrivée d’un « gouvernement de gauche » et la suspension de la réforme des retraites. De son côté, LFI maintient sa position en faveur de la destitution d’Emmanuel Macron, une motion dont la recevabilité sera examinée ce mercredi
