CACAO : LE CHEF DU VILLAGE DE MINORÉ ALERTE SUR LE NON-RESPECT DU PRIX FIXÉ

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À Minoré, les producteurs de cacao dénoncent la vente en dessous du prix officiel fixé à 2 800 FCFA/kg. Le chef du village appelle les autorités à intervenir.

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Ivorian cocoa farmers break cocoa pods with hooked knives in a cocoa plantation near Sinfra in the Central region in Ivory Coast on October 12, 2019. - The purchase price of cocoa to the farmers of Ivory Coast, the world's largest producer, was set at 825 CFA francs (1.25 euros) per kilogram, at the opening on Tuesday of the cocoa year 2019-2020, ie up 10%, announced the Coffee Cocoa Council (CCC). (Photo by ISSOUF SANOGO / AFP)

Une alerte venue du cœur de la région cacaoyère

Le cri d’alarme retentit à Minoré, village de la sous-préfecture de Séitifla, au cœur de la région cacaoyère ivoirienne. Le chef du village, Kali Bi Glahi, a exprimé le 2 novembre 2025 sa vive inquiétude face au non-respect du prix bord champ du cacao, fixé par les autorités à 2 800 FCFA/kg pour la campagne principale 2025-2026.

« Il nous est rapporté que le cacao se vend actuellement à 2 500 FCFA/kg dans plusieurs localités de la sous-préfecture » — Kali Bi Glahi

Des producteurs pénalisés par des pratiques illégales

Cette situation, relayée par l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP), menace directement les revenus des producteurs. Les paysans se retrouvent privés d’une part importante de leur revenu, alors que les coûts d’entretien des plantations et le coût de la vie ne cessent d’augmenter.

Les coopératives agricoles et les acheteurs locaux, souvent pointés du doigt, invoquent un manque de financement. « Nous ne disposons pas de liquidités suffisantes pour acheter le cacao au comptant », explique un responsable de coopérative.

Le rejet du système de dépôt-vente

Le système de dépôt-vente, longtemps utilisé dans la filière, est de plus en plus rejeté par les producteurs. Ce mécanisme implique un paiement différé, souvent jugé trop long et inadapté aux réalités économiques actuelles.

« Ceux qui exigent un paiement en espèces acceptent 2 500 FCFA/kg, tandis que ceux qui acceptent d’attendre perçoivent 2 800 FCFA » — Ouédraogo Oumarou

Cette dualité crée un déséquilibre sur le marché local, pénalisant les exploitants les plus vulnérables.

Une problématique régionale

Le phénomène dépasse les frontières de Minoré. Des producteurs comme Séry Kalou confirment que la même situation est observée dans plusieurs zones rurales de la commune de Vavoua, notamment à Déma 3. Cela suggère une problématique plus large, entravant l’application des prix officiels dans toute la région.

Appel à l’intervention des autorités

Face à cette crise, le chef Kali Bi Glahi appelle à une action urgente des autorités administratives et du Conseil du Café-Cacao. Il insiste sur la nécessité de renforcer les contrôles et de soutenir les coopératives en difficulté.

« Ils ne doivent pas être victimes de la mévente et du manque de trésorerie des acteurs intermédiaires » — Kali Bi Glahi

La filière cacao, pilier de l’économie ivoirienne, repose sur la confiance entre producteurs, acheteurs et institutions. Le respect du prix bord champ est essentiel pour garantir un revenu décent aux planteurs et maintenir la compétitivité du pays.

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