Le président malgache s’exprime depuis un lieu inconnu
Alors que Madagascar traverse une nouvelle crise politique, le président Andry Rajoelina, contesté par une mobilisation populaire croissante et le ralliement de militaires, affirme qu’il ne démissionnera pas et appelle au respect de la Constitution.
Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux le 13 octobre 2025, Andry Rajoelina a déclaré qu’il ne démissionnerait pas, appelant à « respecter la Constitution ». Cette prise de parole intervient alors que des militaires ont rejoint les manifestants dans la capitale, Antananarivo.
Le président affirme se trouver dans un « lieu sûr » après une « tentative de meurtre », sans préciser s’il est encore sur le territoire malgache. Selon RFI, il aurait embarqué à bord d’un avion militaire français vers La Réunion.
« Il n’y a qu’une seule issue pour résoudre ces problèmes, c’est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays », a déclaré Andry Rajoelina.
Une mobilisation populaire soutenue par l’armée
Depuis le 25 septembre, des milliers de citoyens manifestent contre le régime, dénonçant les coupures d’eau et d’électricité, mais aussi la gouvernance du président et de son entourage. Le mouvement a pris de l’ampleur avec le soutien du Capsat, une unité militaire influente.
« Au tout début, ce qu’on demandait, c’était l’électricité, la liberté de s’exprimer, mais on attend actuellement sa démission », témoigne Steven Mandimbiarivong Rasolonjanahary, étudiant en droit.
Des scènes de liesse ont été observées dans les rues d’Antananarivo, où les soldats ont rejoint les cortèges. La place du 13-mai, haut lieu de l’histoire politique malgache, est redevenue un symbole de contestation.
Réactions internationales et remises de peine
Le président français Emmanuel Macron a exprimé sa « grande préoccupation » pour Madagascar. Par ailleurs, des remises de peine ont été accordées à plusieurs détenus, dont Paul Maillot Rafanoharana, emprisonné pour tentative de coup d’État.
Le Conseil de sécurité de l’Union africaine a condamné toute tentative de changement anticonstitutionnel et appelé les forces armées à ne pas s’ingérer dans les affaires politiques.
Départs et tensions au sommet de l’État
Sous la pression populaire, le président du Sénat Richard Ravalomanana, surnommé « Général Bomba », a quitté ses fonctions. L’homme d’affaires Maminiaina Ravatomanga, proche du chef de l’État, a fui vers l’île Maurice.
Selon les Nations unies, au moins 22 personnes ont perdu la vie depuis le début des manifestations, et plus d’une centaine ont été blessées.
