P. Diddy condamné à quatre ans de prison : la chute de l’icône du hip-hop américain

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Sean « Diddy » Combs condamné à 4 ans de prison : une chute vertigineuse pour l’icône du hip-hop

Le verdict est tombé : Sean Combs, plus connu sous le nom de Diddy, a été condamné à quatre ans et deux mois de prison par le tribunal fédéral de Manhattan. À 55 ans, l’ancien magnat du hip-hop voit sa carrière et sa réputation s’effondrer après avoir été reconnu coupable de transport de personnes à des fins de prostitution. Il avait pourtant été acquitté en juillet des accusations les plus graves, notamment de racket et de trafic sexuel, qui auraient pu lui valoir la prison à vie.

Incarcéré depuis plus d’un an dans un centre de détention fédéral à Brooklyn, Combs pourrait bénéficier d’une libération anticipée dans environ trois ans, compte tenu du temps déjà passé derrière les barreaux. Les procureurs avaient initialement requis 11 ans et 3 mois, mais la peine prononcée est restée bien en deçà, malgré la gravité des faits.

Lors de la dernière audience, les avocats de Combs ont adopté une stratégie peu conventionnelle : la diffusion d’une vidéo de 11 minutes, à mi-chemin entre documentaire intime et plaidoyer émotionnel. On y voit le rappeur entouré de sa famille, engagé dans des actions caritatives, et visiblement bouleversé. À un moment, il fond en larmes, la main sur le visage.

La veille du jugement, Combs avait adressé une lettre au tribunal dans laquelle il se disait « brisé » par ses actes, reconnaissant s’être « perdu dans la drogue et l’excès ». Ses avocats ont plaidé pour sa libération, mettant en avant son comportement exemplaire en détention et les conséquences irréversibles sur sa réputation.

Le procès a mis en lumière des récits glaçants. Deux ex-compagnes, dont la chanteuse Cassie Ventura, ont accusé Combs de les avoir contraintes à participer à des marathons sexuels avec des inconnus, souvent sous l’emprise de drogues. Cassie a affirmé avoir été forcée à des actes « dégoûtants » des centaines de fois au cours de leur relation de dix ans.

Une vidéo présentée au jury montre Combs en train de traîner et frapper Cassie dans un couloir d’hôtel à Los Angeles. Une autre femme, identifiée comme Jane, a décrit les fameuses soirées “Freak Offs”, où elle était poussée à avoir des relations sexuelles pendant que Combs observait ou filmait.

Une ancienne assistante, Mia, qui devait témoigner lors de l’audience finale, s’est retirée après des objections de la défense. Elle l’accuse de l’avoir violée en 2010 et a demandé une peine reflétant « le danger permanent que représente mon agresseur ».

La procureure Christy Slavik n’a pas mâché ses mots :

« Il s’agit d’un homme qui a commis des actes horribles sur des personnes réelles pour assouvir ses propres pulsions sexuelles. Il n’avait pas besoin d’argent. Ce qui l’intéressait, c’était le pouvoir. »

Des témoignages supplémentaires ont renforcé l’accusation : une amie de Cassie a affirmé que Combs l’avait suspendue au balcon du 17e étage, tandis que le rappeur Kid Cudi a révélé que Combs s’était introduit chez lui après avoir appris sa relation avec Cassie.Dans une tentative désespérée, Combs avait annoncé vouloir solliciter une grâce présidentielle auprès de l’administration Trump. Mais cette requête semble vouée à l’échec : le président a clairement rejeté cette idée lors d’une interview en août.