RDC–RWANDA : EMMANUEL MACRON ANNONCE PLUS D’1,5 MILLIARD D’EUROS D’AIDE POUR LA RÉGION DES GRANDS LACS
À Paris, Emmanuel Macron a annoncé une aide internationale de plus d’1,5 milliard d’euros pour soutenir les populations de la région des Grands Lacs, frappées par une crise humanitaire sans précédent. Cette enveloppe vise à renforcer le plan de réponse de l’ONU et à sécuriser l’acheminement de l’aide en RDC.
Une aide d’urgence internationale pour la région des Grands Lacs
Lors d’une conférence internationale organisée à Paris, le président Emmanuel Macron a annoncé une aide humanitaire de 1,5 milliard d’euros destinée à la République démocratique du Congo (RDC) et à ses pays voisins. Cette initiative, soutenue par plusieurs bailleurs internationaux, a pour objectif de répondre à une crise humanitaire qualifiée de « dramatique » par les Nations unies.
« Je suis fier d’annoncer que vous avez collectivement mobilisé plus de 1,5 milliard d’euros d’assistance pour les populations les plus vulnérables », a déclaré Emmanuel Macron, évoquant l’envoi de médicaments et de denrées alimentaires.
Le plan de réponse humanitaire de l’ONU, initialement évalué à 2,5 milliards d’euros, n’était financé qu’à 16 %. Paris souhaite désormais accélérer la mobilisation internationale.
Réouverture de Goma et création de couloirs humanitaires
Le chef de l’État français a également annoncé la réouverture de l’aéroport de Goma dans les prochaines semaines, afin de faciliter l’arrivée des vols humanitaires. Des couloirs sécurisés seront mis en place pour acheminer l’aide dans les zones les plus touchées par le conflit à l’est de la RDC.
Cette annonce a suscité des réactions contrastées. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a critiqué la décision, rappelant que le groupe armé M23 contrôle toujours la région de Goma et n’a pas été convié à la conférence de Paris.
« Paris ne peut rouvrir un aéroport, puisque les premiers concernés ne sont pas là », a-t-il déclaré en marge de l’événement.
L’Afrique appelée à s’impliquer dans son propre effort humanitaire
Le président togolais Faure Gnassingbé, co-organisateur de la conférence et médiateur désigné par l’Union africaine, a insisté sur la responsabilité des pays du continent.
« L’Afrique doit participer à son propre effort humanitaire, non pas seulement par devoir moral, mais parce que c’est une question de dignité et d’efficacité », a-t-il affirmé.
Le dirigeant a également dénoncé la corruption et la contrebande dans la région :
« Les routes humanitaires sont parfois contrôlées, les convois taxés, les ressources détournées. »
Une mobilisation internationale en faveur de la stabilité régionale
La conférence de Paris a rassemblé une soixantaine de pays et d’organisations internationales, dont les États-Unis, le Qatar et plusieurs acteurs africains.
Pour Washington, Massad Boulos, émissaire du président américain pour l’Afrique, a fait le déplacement, aux côtés du négociateur qatari Mohammed Al-Khulaifi.
Cette réunion marque une nouvelle étape diplomatique pour tenter de stabiliser la région des Grands Lacs, où plus de 28 millions de personnes vivent en insécurité alimentaire, selon les chiffres de l’ONU.
« Nous ne pouvons pas demeurer des spectateurs silencieux de la tragédie qui se joue à l’est de la RDC », a conclu Emmanuel Macron, appelant à une coordination internationale durable.
