LA TANZANIE TOUJOURS CONFINÉE APRÈS LE CHAOS ÉLECTORAL
Après des élections marquées par des violences et des accusations de répression, la Tanzanie reste sous confinement, dans un climat de tension et d’incertitude.
Confinement prolongé après des élections chaotiques
Le gouvernement tanzanien a prolongé le confinement imposé à la population à la suite du chaos électoral. Des policiers et soldats patrouillent les rues de Dar es Salam, la plus grande ville du pays, après des manifestations violentes dont le bilan reste incertain.
Une présidente contestée
Samia Suluhu Hassan, successeure de John Magufuli depuis 2021, brigue officiellement la présidence. Bien qu’elle ait initialement assoupli les restrictions de son prédécesseur, elle est aujourd’hui accusée de réprimer sévèrement ses opposants.
« L’avenir de la présidente semble incertain », selon une source diplomatique.
Des analystes évoquent une opposition interne, notamment au sein de l’armée et parmi les anciens alliés de Magufuli.
Violences et tensions dans les rues
Malgré un important dispositif sécuritaire, des centaines de manifestants ont attaqué des bureaux de vote et incendié un poste de police à Dar es Salam. Des soldats ont été vus circulant paisiblement près des protestataires, suggérant un soutien implicite. Le chef des armées, Jacob Mkunda, a qualifié les manifestants de « criminels » à la télévision publique.
« Je demande aux Tanzaniens de rester calmes. Les forces de défense contiennent la situation », a-t-il déclaré.
Des troubles ont également été signalés à Songwe et Arusha. Le centre économique de Dar es Salam est resté désert, avec des coups de feu encore audibles.
Médias silencieux, Internet bloqué
Les médias locaux, très contrôlés, n’ont publié aucune mise à jour depuis mercredi matin. Le blocage d’Internet et des appels internationaux a été partiellement levé jeudi après-midi. La télévision nationale a annoncé les premiers résultats, indiquant une victoire écrasante de Mme Hassan.
Zanzibar : victoire du président sortant
Sur l’archipel de Zanzibar, Hussein Mwinyi, candidat du parti présidentiel CCM, a remporté l’élection avec 74,8 % des voix. Son opposant, Othman Masoud Othman, a dénoncé la présence de « personnes décédées » sur les listes électorales.
Répression et disparitions inquiétantes
La colère populaire se dirige notamment contre Abdul, le fils de la présidente, à la tête d’une « force d’intervention informelle » accusée d’enlèvements ciblés. Amnesty International parle d’une « vague de terreur » avec des « disparitions forcées » et des « exécutions extrajudiciaires ».
L’ONG a documenté deux décès à partir de contenus diffusés sur les réseaux sociaux. Le principal parti d’opposition, Chadema, affirme avoir connaissance d’au moins quatre morts.
