Côte d’Ivoire – Ghana : concertation à Maféré pour freiner la peste porcine africaine

Les autorités vétérinaires de Côte d’Ivoire et du Ghana se sont réunies à Maféré pour coordonner leurs efforts contre la peste porcine africaine, une maladie hautement contagieuse menaçant les élevages des deux pays. Avec l’appui de la FAO, cette concertation marque une nouvelle étape dans la coopération sanitaire transfrontalière.

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Le mercredi 8 octobre 2025, la ville de Maféré a accueilli un atelier bilatéral de deux jours, initié par le ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH) avec le soutien technique de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette rencontre stratégique a réuni les services vétérinaires de Côte d’Ivoire et du Ghana dans le but de renforcer leur coopération transfrontalière face à la menace persistante de la peste porcine africaine (PPA), une maladie virale extrêmement contagieuse qui compromet gravement les élevages porcins des deux pays.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le directeur des services vétérinaires et du bien-être animal au MIRAH, Dr Kallo Vessaly, a souligné l’urgence d’une telle initiative. Il a rappelé que la PPA, en l’absence de traitement curatif ou de vaccin, exige une réponse rigoureuse fondée sur la détection précoce, l’abattage systématique des animaux infectés et le contrôle strict des mouvements transfrontaliers de bétail. Pour lui, seule une stratégie commune, appuyée par un diagnostic coordonné et un dialogue permanent entre les deux États, permettra de contenir efficacement la propagation de cette maladie.

Le directeur adjoint des services vétérinaires du Ghana, Dr Ayamdooh Evans Nsoh, a salué cette démarche, la jugeant opportune au regard de la porosité des frontières et du flux constant d’animaux entre les deux pays. Il a insisté sur la nécessité d’élaborer une approche harmonisée et concertée pour lutter contre la PPA, en tenant compte des réalités locales et des défis partagés.

La première journée de l’atelier a été consacrée à des présentations techniques. Le Dr Ouattara Thiery a exposé la situation épidémiologique en Côte d’Ivoire et les mesures de riposte mises en place, tandis que son homologue ghanéen, Dr Fenteng Danso, a présenté les efforts déployés au Ghana. Les laboratoires vétérinaires, notamment le LANADA et leurs équivalents ghanéens, ont ensuite détaillé leurs capacités de diagnostic, les obstacles rencontrés, ainsi que les impacts socioéconomiques de la PPA. Des échanges ont également porté sur l’analyse de la chaîne de valeur porcine et le niveau de biosécurité observé dans les exploitations agricoles.

La deuxième journée sera dédiée à l’élaboration d’un plan d’action conjoint, à la présentation des stratégies nationales de lutte contre la PPA et à des travaux de groupe visant à adopter un communiqué final. Parmi les résultats attendus figurent le partage actualisé des données épidémiologiques, la mise en place d’un mécanisme de soutien mutuel entre les laboratoires vétérinaires, la validation des études socioéconomiques et de biosécurité comme base de recommandations communes, ainsi que l’identification d’actions coordonnées de contrôle, notamment dans les zones frontalières.

Un projet de protocole d’accord bilatéral est également en cours de formulation. Il devrait formaliser la collaboration entre la Côte d’Ivoire et le Ghana dans la lutte contre les maladies animales, avec une attention particulière portée à la PPA.

Présent à l’atelier, le vétérinaire épidémiologiste du bureau régional de la FAO pour l’Afrique, basé à Accra, Dr Boka Marcel, a réaffirmé l’engagement de son organisation à accompagner les États dans cette lutte. Il a insisté sur le fait qu’une approche concertée et durable est indispensable pour enrayer la maladie, qui engendre des pertes considérables pour les éleveurs. Il a rappelé que la FAO, dans le cadre de son mandat, soutient les pays africains dans la gestion de ce défi majeur de santé animale.

La peste porcine africaine est une maladie virale mortelle qui touche exclusivement les porcs et les sangliers. Bien qu’elle ne représente aucun danger pour l’homme, elle provoque des dégâts économiques importants. Le virus, particulièrement résistant, se transmet par les animaux infectés, leurs produits dérivés ou des objets contaminés tels que les vêtements et les véhicules. D’où l’importance cruciale de la quarantaine, de la vigilance humaine et de la coopération régionale pour contenir efficacement sa propagation