FRANCE – SEBASTIEN LECORNU QUITTE MATIGNON : UNE DEMISSION ECLAIR AUX LOURDES CONSEQUENCES

SEBASTIEN LECORNU QUITTE MATIGNON : UNE DEMISSION ECLAIR AUX LOURDES CONSEQUENCES
le premier ministre Lecornu annonce la démission de son gouvernement quelques heures seulement après sa formation

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À peine nommé, déjà parti. Sébastien Lecornu, fidèle d’Emmanuel Macron, n’aura tenu qu’une douzaine d’heures à la tête du gouvernement. Sa démission, survenue le 6 octobre au lendemain de l’annonce de son équipe ministérielle, plonge la France dans une crise politique et économique inédite. Elle révèle les failles d’un pouvoir fragilisé et rebat les cartes à deux ans de l’élection présidentielle.

Une scène politique en état de choc

La démission de Lecornu, le cinquième Premier ministre depuis 2022, illustre l’instabilité chronique du second quinquennat d’Emmanuel Macron. La tentative de recomposition autour d’une coalition élargie aux Républicains a échoué, victime des tensions internes et des ambitions partisanes.

Le président des LR, Bruno Retailleau, a précipité la chute du gouvernement en dénonçant une alliance bancale. L’opposition, de la gauche au Rassemblement national, réclame désormais une dissolution de l’Assemblée nationale, voire la démission du chef de l’État.

Cette crise institutionnelle affaiblit l’autorité présidentielle et complique toute initiative législative. Les réformes prévues — fiscalité, énergie, immigration — sont suspendues, et le pays se retrouve sans cap politique clair.

Des répercussions économiques immédiates

La démission surprise a provoqué une onde de choc sur les marchés :

  • Le CAC 40 a chuté de près de 2 %, les valeurs bancaires en tête.
  • Le taux d’emprunt français à 10 ans a bondi à 3,61 %, signe d’une défiance accrue des investisseurs.
  • Le spread avec l’Allemagne atteint des niveaux critiques, exposant la dette française à une pression spéculative.

Le budget 2026, censé être présenté cette semaine, est reporté. Ce texte devait incarner une ligne de rigueur et de relance, avec des mesures fiscales ciblées et une trajectoire de désendettement. Bruxelles, qui attend des engagements clairs dans le cadre du pacte de stabilité, observe la situation avec inquiétude.

Les agences de notation, déjà prudentes, pourraient revoir à la baisse la note souveraine de la France si l’impasse politique perdure. Une telle dégradation renchérirait le coût de la dette et limiterait les marges de manœuvre budgétaires.

Emmanuel Macron : quelle stratégie pour 2027 ?

Bien qu’il soit constitutionnellement empêché de se représenter, Emmanuel Macron entend peser sur l’échéance présidentielle. Sa stratégie repose sur trois piliers :

  1. Préparer une succession maîtrisée

Le président pourrait soutenir un candidat issu de son camp — Édouard Philippe, Gabriel Attal ou Bruno Le Maire — capable de prolonger son héritage tout en incarnant un renouveau.

  1. Recomposer le centre

Face à l’éclatement des partis traditionnels, Macron pourrait tenter une nouvelle plateforme centriste, en ralliant des élus modérés de gauche et de droite autour d’un projet européen et réformateur.

  1. Miser sur l’international

En renforçant son rôle sur la scène européenne et mondiale, Macron espère restaurer son image de leader et détourner l’attention des turbulences internes.

Conclusion

La démission de Sébastien Lecornu n’est pas un simple accident de parcours : elle révèle une crise profonde de gouvernance, une fragilité institutionnelle et une tension budgétaire préoccupante. Emmanuel Macron, affaibli mais toujours en poste, doit désormais choisir entre dissolution, recomposition ou paralysie. À deux ans de 2027, le temps joue contre lui.