CLIMAT : LES PLANS DE 64 ÉTATS PRÉVOIENT UNE BAISSE DES ÉMISSIONS D’ICI 2035

La synthèse 2025 de l’ONU sur les plans climatiques nationaux montre une baisse théorique des émissions mondiales entre 11 et 24 % d’ici 2035, mais reste insuffisante pour atteindre l’objectif de +1,5°C.

MARDI 03

Une baisse théorique des émissions mondiales

À deux semaines de la COP30, la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) publie une synthèse des Contributions déterminées au niveau national (NDC) de 64 États. Si ces plans étaient pleinement mis en œuvre, les émissions mondiales pourraient baisser de 11 à 24 % d’ici 2035, par rapport aux niveaux de 2019.

« L’humanité est clairement en train d’infléchir la courbe des émissions à la baisse pour la première fois, même si cela reste encore loin d’être suffisant », a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de la CCNUCC.

Des absences majeures et des ambitions limitées

Parmi les pays ayant soumis leur NDC figurent les États-Unis, l’Australie, le Canada, la Russie, le Royaume-Uni et la Norvège. En revanche, la Chine, l’Inde et les 27 pays de l’Union européenne n’ont pas encore transmis leurs plans, ce qui limite la portée globale de cette synthèse.

« Il est impossible de tirer des conclusions globales à partir de cet ensemble limité de données », reconnaît la CCNUCC.

Des signaux positifs mais insuffisants

  • 88 % des États ont fondé leurs NDC sur les conclusions du Bilan climatique mondial de la COP28.
  • 77 % évoquent l’adaptation, et un tiers mentionnent les pertes et dommages.
  • La majorité intègre des mesures à bas coût comme la reforestation ou l’énergie solaire.
  • 78 % font référence à l’océan, et 95 % impliquent des acteurs non gouvernementaux.
  • Les populations autochtones sont reconnues pour leur rôle vital dans la préservation des écosystèmes.

Le défi de la mise en œuvre

Malgré ces avancées, seulement 23 % des États sont alignés avec l’objectif de +1,5°C. Le rapport souligne que beaucoup de plans ne sont pas appliqués, faute de moyens ou de cohérence politique. La solidarité financière est cruciale : les besoins exprimés atteignent 2 000 milliards de dollars, dont 560 milliards pour l’adaptation.

« Cette synthèse est autant une mise à jour des progrès qu’une sirène d’alarme », commente Andreas Sieber, de l’ONG 350.org.